Auschwitz-Birkenau

Le 27 avril 1940, Himmler donne l’ordre d’aménager un camp de concentration à Oswiecim, devenu Auschwitz après l’annexion de ce territoire au Reich. En mars 1941, l’emprise administrative du camp d’Auschwitz s’étend sur 40 km².

Le 1er mars 1941, Himmler décide l’établissement d’un second camp sur le site du village voisin de Brzezinka, devenu Birkenau, à trois kilomètres. Dans la seconde moitié de l’année 1941, Birkenau est désigné pour devenir le principal camp d’extermination des Juifs d’Europe de l’Ouest. Auschwitz prend la forme désormais d’un vaste complexe, lié à la fois au régime concentrationnaire et au meurtre de masse.

Au printemps 1941, plusieurs kommandos de prisonniers sont constitués en camps satellites dans des fermes pour des travaux agricoles, dans des usines, des fonderies, des mines. Le premier et le plus important de ces camps est celui de Buna-Monowitz autour d’une usine de la firme IG Farben de caoutchouc synthétique et d’essence.

Le complexe d’Auschwitz constitué de trois camps, le camp principal (Auschwitz I), Birkenau (Auschwitz II) et Monowitz (Auschwitz III), et 40 camps annexes, devient le plus vaste et le plus peuplé des camps de l’univers concentrationnaire nazi.

L’efficacité du Zyklon B, un produit insecticide, est d’abord testée en septembre 1941. Rudolf Höss, le commandant d’Auschwitz, juge le procédé plus sûr que le monoxyde de carbone utilisé par ailleurs. Dans un premier temps, les gazages ont lieu dans la morgue du crématoire I. En 1942, les opérations sont transférées à Birkenau dans un puis deux bâtiments transformés à cet effet, qui reçoivent le nom de bunker n° I et II. À partir de juillet 1942, une sélection est pratiquée à l’arrivée de chaque transport de déportés juifs. Si tous sont destinés à mourir selon les plans nazis, un faible nombre échappe à Auschwitz à ce funeste destin pour fournir de la main-d’œuvre au service de la guerre totale.

En juillet 1942, la construction de quatre Krematorium, associant chambres à gaz, salle de déshabillage et plusieurs fours, est lancée. Elle s’achève entre mars et juin 1943. Dans ces installations modernes, il devient possible, en vingt-quatre heures, de brûler près de 4 800 cadavres et de gazer 3 000 personnes en même temps. Tandis que les autres centres de mise à mort sont démantelés, à Birkenau l’extermination n’est pas interrompue. Entre le 15 mai et le 9 juillet 1944, plus de 440 000 juifs hongrois sont déportés à Auschwitz où la grande majorité est gazée à l’arrivée.

Les troupes soviétiques pénètrent à Auschwitz le 27 janvier 1945, dont les détenus ont été progressivement évacués à partir de la fin de l’année 1944.Ils découvrent dans l’ensemble du complexe 7 000 déportés, ne mesurant que peu à peu l’étendue des crimes commis par le IIIe Reich.

Repères

La déportation de France vers Auschwitz

Sur 76.000 déportés juifs de France, 69 000 ont été déportés vers Auschwitz, répartis en 69 convois,  entre mars 1942 et août 1944. 2 500 seulement sont revenus.

3 convois de déportés politiques, composés principalement de résistants, sont partis à destination d’Auschwitz les 6 juillet 1942, 24 janvier 1943 et 27 avril 1944. Sur 3 060 déportés, 969 ont survécu. Le convoi de janvier 1943 était constitué de 230 femmes, parmi lesquelles se trouvent de grandes figures de la Résistance comme Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Charlotte Delbo.

145 Tsiganes français ont été déportés à Auschwitz depuis la Belgique le 15 janvier 1944. Aucun Tsigane n’a été déporté directement de France.

 

Bilan d’Auschwitz

Au moins 1,3 million de personnes ont été déportées à Auschwitz. Parmi elles, 1,1 million ont été assassinées :

  • – 960 000 Juifs
  • – 70 000 à 75 000 Polonais non-juifs
  • – 21 000 Tsiganes
  • – 15 000 prisonniers de guerre soviétiques
  • – 10 000 à 15 000 détenus non-juifs d’autres nationalités (notamment tchèques, russes, biélorusses, ukrainiens, yougoslaves, français, allemands, autrichiens).