L’année 1942
L’année 1942 constitue une année charnière dans la mise en œuvre du génocide des Juifs par le IIIe Reich.
Si l’antisémitisme figure au cœur de l’idéologie nazie, si la haine des Juifs structure la vision du monde de ses partisans, leurs manifestations vont toutefois évoluer profondément entre 1933 et 1942.
Certes, l’exclusion et la violence les caractérisent dans la durée. Mais la prise de contrôle de la Pologne en 1939 puis de nouveaux territoires à l’Est avec le déclenchement de la guerre contre l’URSS en juin 1941 s’accompagnent d’une radicalisation de la violence perpétrée contre les Juifs. À l’automne 1941, alors que la perspective d’un effondrement rapide de l’Union soviétique s’éloigne, les dirigeants nazis lancent un programme d’assassinat massif des populations juives, d’abord locales puis progressivement étendu à l’échelle européenne.
La Shoah en France
L’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en septembre 1939 déclenche la Seconde Guerre mondiale. Soutenant son allié, la France s’engage dans le conflit. Mais l’offensive des troupes du IIIe Reich en mai 1940 sur le front occidental défait les armées françaises. Le 22 juin 1940, la France vaincue signe une convention d’armistice avec le régime nazi. Ses conditions sont sévères. Elle prévoit notamment l’occupation de plus de la moitié de son territoire, l’annexion de l’Alsace-Moselle et le rattachement du Nord et du Pas-de-Calais au Commandement allemand de Bruxelles.
La Shoah en Europe
L’extermination des Juifs d’Europe se double d’une volonté d’effacer toute trace du massacre et d’en masquer la réalité jusque dans le vocabulaire employé («Solution finale de la question juive», «transfert à l’Est», «traitement spécial»…). Evénement sans équivalent, la Shoah marque une rupture brutale dans l’histoire de l’espèce humaine que la haine séculaire des Juifs et l’antisémitisme viscéral d’Adolf Hitler ne suffisent pas à expliquer.