La collaboration Franco-Allemande

Lors de la rencontre entre Hitler et Pétain à Montoire, le 24 octobre 1940, le principe d’une collaboration d’Etat entre la France et l’Allemagne dans les domaines économiques, militaires et répressifs est institué. À cette période, malgré la germanophobie d’une majorité de la population, la collaboration est surtout entreprise à l’initiative de Vichy.

La coordination des appareils répressifs français et allemands est facilitée par le maintien de l’administration de Vichy, qui entend préserver ses prérogatives, sur la plus grande partie du territoire. Celle-ci recourt de manière systématique à l’internement administratif et établit des fichiers utilisés par la suite pour les arrestations.

 

À la demande des Allemands, un Commissariat général aux questions juives (CGQJ) est créé par le gouvernement Darlan le 29 mars 1941. Son rôle est d’élaborer une législation à l’encontre des Juifs et de veiller à son application dans les deux zones (recensement, interdictions professionnelles, aryanisation des entreprises). La spoliation concernera au total près de 47 000 entreprises.
Le 2 juin 1941, tout en ordonnant un recensement sur l’ensemble du territoire, l’État français promulgue un deuxième statut des Juifs, qui élargit les critères d’appartenance à la « race juive » et étend le champ des interdictions professionnelles.

Sur une demande allemande, une loi française est adoptée le 29 novembre 1941 créant l’Union générale des israélites de France (UGIF), chargée d’assurer la représentation des Juifs auprès des pouvoirs publics.

Les premières rafles

À Paris, en liaison étroite avec l’administration française, les autorités allemandes procèdent aux premières arrestations. Le 14 mai 1941, 3 710 hommes sont convoqués dans des commissariats où ils sont arrêtés pour être transférés dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (Loiret). C’est la rafle dite du « billet vert » du nom du document envoyé par les autorités. Le 20 août suivant, plus de 4 000 autres sont conduits à la cité de la Muette, à Drancy, camp d’internement ouvert à cette occasion. Ce sont surtout des Juifs étrangers bien qu’il y ait aussi parmi eux des Français.

Le 12 décembre, 743 hommes, des notables essentiellement, sont arrêtés et enfermés au camp de Compiègne-Royallieu (Oise). Ce camp sera par la suite le lieu de rassemblement et de transit des déportés politiques, celui de Drancy le devenant pour les Juifs.

 

 

Photo : Gymnase Japy : certains hommes arrivent encore portant leur convocation et sont reçus par les policiers qui gardent l’entrée du gymnase. Des femmes avec enfants arrivent avec des valises et de paquets. Les scènes suivantes montrent qu’elles font la queue et attendent leur tour pour donner les valises.