Le camp de Drancy
Le camp d’internement de Drancy est installé en 1941 par les autorités d’occupation dans un vaste bâtiment alors inachevé, appartenant à un ensemble d’habitation collectif appelé la Cité de la Muette. Il s’agit d’un immeuble en forme de U de quatre étages, autour d’une cour d’environ 200 mètres de long et 40 mètres de large.
Réquisitionné par l’armée allemande le 14 juin 1940, des prisonniers de guerre français et britanniques y sont placés temporairement en captivité avant d’être transférés. Les premiers internés juifs sont les victimes de la rafle du 20 août 1941. Le camp est ouvert dans la précipitation, dans des conditions d’hygiène et d’alimentation déplorables pendant plusieurs mois, provoquant les premiers décès. La vie demeure difficile, dans l’ennui, alors que les visites et l’intervention des oeuvres de secours sont interdites.
De la captivité à la déportation
Le camp devient à partir de mars 1942 le camp de rassemblement et de transit en vue de la déportation de tous les Juifs de France. 63 convois avec 67 000 personnes au total, sont formés et partent jusqu’en juillet 1943 de la gare du Bourget-Drancy puis de la gare de Bobigny, principalement vers le camp d’Auschwitz-Birkenau.
Durant les périodes les plus intenses, et notamment dans la deuxième moitié de l’année 1942, deux voire trois convois par semaine sont formés au camp de Drancy. Sous l’autorité du service des affaires juives de la Gestapo, l’administration du camp est gérée par la Préfecture de Paris jusqu’en juin 1943.
À cette date, le camp bascule entièrement sous contrôle allemand, la garde extérieure demeurant affectée à la gendarmerie française. Les conditions de vie sont alors améliorées en apparence et le rôle des internés renforcé dans le fonctionnement interne du camp, dans le but de faciliter les déportations. Les responsables SS du camp de Drancy sont successivement Theodor Dannecker, Heinz Rothke et Aloïs Brunner.
Le dernier convoi à destination d’Auschwitz part le 31 juillet 1944. Le 18 août 1944, 1 467 prisonniers sont libérés après l’arrivée du représentant diplomatique suédois et de membres de la Croix rouge. Plus de 80 000 Juifs seront détenus à Drancy, entre mai 1941 et août 1944, à 4 kilomètres de Paris.
Photo : Internés juifs au camp de Drancy (Seine-Saint-Denis). France, 1942 Note sur les positions des personnes : Au centre, se trouverait le docteur Ernest Morand selon Liliane Fridman dont le père Serge Selig Fridman est arrêté en même temps que le docteur Morand près d’Angoulême
Commentaires : Le docteur Ernest Morand sousson vrai nom Ernest Friedman, d’origine hongroise établie en Roumanie habite pendant la guerre Le Gond- pontrouve près d’Angoulême. Son épouse Marguerite Morans-Amaka et leurs deux enfants ne sont pas arrêtés, l’épouse du docteur Morand étant considéré comme « Aryenne ». Le docteur Morand est déporté de Drancy à l’île D’Aurigny en 1943. Personnes photographiées : Ernest MORAND
© Mémorial de la Shoah/Coll. BNF/photo Wagner